mercredi 25 juillet 2012

Je voudrais pouvoir m'ennuyer.


Ma prof de littérature de terminale (une très grande femme dont je vous reparlerai plus tard) nous rappelait souvent qu'il était important dans la vie de pouvoir s'ennuyer, car l'ennui apportait deux choses : la créativité et le moyen de réfléchir sur les petites et les grandes choses de la vie. Je pense qu'elle disait vrai car à chaque fois à cette époque que je m'ennuyais je m'occupais finalement en dessinant, j'avais un carnet à dessins bien rempli, ou bien alors je cuisinais, juste comme ça, histoire de m'occuper les mains, parce que comme je me le dis souvent : la cuisine, ça vide la tête et ça rempli l'estomac. 



Et puis le lycée s'est finit, et on passe à la fac (alors ceux qui ne sont pas allés à la fac mais en prépa ou DUT vont peut-être rire à ce qui va suivre), le rythme change et je suis quelqu'un d'impliqué dans ce qu'il fait. Donc pour moi la fac n'a jamais été synonyme de glandouille mais de travail assidu pour pouvoir justement aller le plus loin possible après et ne pas me décourager... De plus, je suis dans un établissement privé et le niveau d'exigence n'est pas forcément le même que dans le public. La comme de travail est relativement importante et les petits boulots côté ne sont pas là pour faciliter le temps libre. 

Dans mon travail acharné je ne pensais qu'à une chose, les livres que j'allais pouvoir lire une fois tranquille, les séries que j'allais pouvoir dévorer pendant les vacances et les films que j'allais pouvoir (enfin !) voir une fois tout le travail derrière moi. Sans compter qu'il faut entretenir un minimum de vie sociale en voyant ses amis (même si j'en ai relativement peu). Mais alors quand on prévoit tant de choses, dès qu'on a une minute on s'y attèle et vite. Mais plus on en a et plus on en veut, et le travail continu d'affluer de toute part... 
Les moments de repos et d'ennui se font donc plutôt rares depuis que je suis dans les études supérieures. J'ai eu très peu de moments où j'ai pu me dire "tiens mais qu'est-ce que je pourrais bien donc faire ?" ou "je m'ennui je ne sais pas quoi faire", etc. 
Pour témoigner de ce manque de temps je n'ai plus fait de dessin depuis ma rentrée en fac et je n'ai presque plus touché à mes guitares qui sont désormais devenues de jolis attrape-poussière dans ma chambre (à mon plus grand regret). 

Salvador Dali
Ce qui me manque dans le fait de m'ennuyer c'est que l'ennui fatigue autant qu'il ressource. Ne rien faire permet de faire le point sur pleins de choses, de laisser vagabonder l'esprit un peu plus loin que d'habitude, c'est m'imaginer le prochain voyage que je pourrais faire, les choses que je voudrais faire, les mots que je voudrais dire à mes proches. Faire le point pour mieux repartir par la suite, s'éloigner un peu du quotidien qui peut parfois être un peu stressant, penser ce même quotidien, le relativiser, pour finalement y retourner en étant d'attaque à le confronter dans de meilleures dispositions. 



Et vous ? Est-ce que vous trouvez du positif dans l'ennui ? 

7 commentaires:

  1. L'ennui peut parfois effrayer, mais il a comme tu le dis un aspect créatif ! Je savoure de pouvoir m'abandonner cet été, de ne plus penser, de laisser mes envies me guider... Quel plaisir.

    Ton article est génial, je trouve. J'ai le même état d'esprit, ça fait donc du bien de lire ces mots (et tu décris les choses très bien, c'est d'autant plus agréable !)

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  2. Ton titre m'a interpellé tout de suite ! C'es exactement ma situation actuelle, et encore, j'en suis à délaisser mon propre blog, alors que je m'accorde quelques minutes pour vous lire tout de même ^^" J'en avais les larmes aux yeux tout à l'heure, mon agenda est plus que rempli, et même si au fond j'aime ça (oui je suis un peu hyperactive des fois) en ce moment, je rêve de vraie vacances ! de me ressourcer un peu au près de ma famille, de faire le vide...

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  3. Je vois ce que tu veux dire en parlant d'ennui, juste avoir le temps de se poser et de pouvoir ne rien faire... Internet est d'ailleurs à ce sujet très chronophage, c'est fou le temps qu'on perd là dessus, mais c'est ce qu'il y a de plus tentant quand on veut se poser sans prise de tête...
    Enfin il faut savoir réussir à prendre le temps pour soi...

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  4. L'ennui me fatigue plus qu'autre chose alors je ne lui laisse pas le temps de s'installer. Il est présent mais jamais longtemps, je trouve toujours quelque chose à faire (ne rien faire est une chose à faire) ou à penser ^^

    Mais c'est vrai que les études supérieures prennent beaucoup de temps. Et quand on a des repêchages pendant les vacances d'été, ça n'est plus vraiment des vacances...

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  5. rahlala comme je te comprends. Moi aussi j'ai des années intenses qui me laissent peu de place à l'ennuie. Normalement cette année je vais pouvoir profiter des vacances pour de vrai! Je m'en réjouie d'avance !

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  6. Je n'aime pas trop cette façon d'appeler le désoeuvrement "ennui". Pour moi l'ennui est strictement négatif ; si l'on s'occupe, c'est donc qu'on ne s'ennuie pas. Personnellement, je ne m'ennuie presque jamais depuis que j'ai 13 ans, mais alors, qu'est-ce j'ai pu glander, rêvasser, contempler... Je suis plutôt quelqu'un d'hypo-actif, LOL

    Cependant, je me retrouve dans ce que tu dis, dans le sens où la vie adulte nous enlève ces moments ouverts aux possibilités. On dirait parfois qu'on enchaîne les obligations. Parfois ces obligations sont plaisantes, là n'est pas la question, mais même les loisirs ou la détente semblent soudain plus ou moins réglés, programmés... Alors, oui, ce vide, cette imprévisibilité qu'on connaissait enfant me manque parfois. Souvent. :)

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  7. bonsoir !
    oui parfois l'ennui m'inquiète, comme il me fait du bien, parce qu'il fait que je me pose et ne pense à rien, comme tu le dis dans ton article !
    très bon article d'ailleurs !
    bises

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